Esper113Quand les archives rencontrent la démocratie...

2006 : la libéralisation des secteurs du gaz et de l’électricité approche. Selon l’UE, ce sera bon pour les prix, pour l’emploi, pour la transition.  Aux Équipes populaires, des militant·es racontent qu’on leur a proposé en rue un contrat de fourniture « sinon, vous serez bientôt coupé·es, cartout va changer ». Oui, tout va changer, et il est temps de l’appréhender ! Des organisations sociales diverses s’unissent alors pour fonder le Réseau wallon pour l’accès durable à l’énergie (RWADE) afin de co-construire une expertise, une parole politique et une représentation des consommateur·rices sur ces questions complexes.  

Avec la libéralisation, nous ne sommes plus usager·ères d’un réseau collectif, mais « client·es éligibles » sensé·es « s’activer » sur le marché, en s’escrimant à repérer, parmi des offres toujours plus complexes et opaques, le meilleur contrat de fourniture. La politique énergétique devient affaire de marchés et l’énergie, un bien de première nécessité, est traitée comme une marchandise.  Les prix, jusque-là lissés sur une année et objet d’une concertation paritaire, deviennent volatiles. Sous prétexte de lutter contre l’endettement des ménages, la Wallonie et la Flandre imposent le compteur à budget aux personnes en défaut de paiement, renvoyant la responsabilité de la coupure à la sphère privée : pas d’argent ? Pas de courant ! On ne saluera jamais assez le résultat des efforts de la Coordination Gaz-Électricité-Eau de Bruxelles (CGÉE) qui a largement contribué à faire adopter une bien meilleure protection pour la population bruxelloise.  Il apparait bientôt que la libéralisation est un échec pour les ménages. Mais qui pouvait sérieusement croire que confier l’énergie au marché allait résoudre les problèmes ?  

Esperluette 113 : Juillet/Août/Septembre 2022

112EsperUsages numériques en milieux populaires : entre inégalités et besoins

La digitalisation : passé le pont, c’est l’impasse

Après deux ans de pandémie, le constat s’impose : la digitalisation de la société a pris un nouveau tournant et ce dans tous les domaines de l’existence. Durant les périodes de confinement, nous avons découvert ou pris l’habitude de communiquer avec nos proches via WhatsApp, de nous coordonner par Teams ou Zoom, de nous faire livrer des repas via Uber, de nous former ≪en distanciel≫, de nous réunir ≪en hybride≫, de prendre des rendez-vous médicaux ou administratifs en ligne, d’assister à des ≪webinaires≫, de réagir ≪en twittant≫ et de délibérer ≪en chattant≫…

Au MOC, quel que soit le secteur d’activité – Education permanente, ISP, alpha ou FLE –, nous avons veillé à observer les effets de ce recours accru au numérique, en même temps que nous nous efforcions d’en tirer le meilleur parti, puisque les circonstances l’imposaient.  Pour la plupart, le premier confinement a marqué un temps d’arrêt net et brutal des activités. Ce qui signifiait aussi le risque d’une perte de contact avec des publics qui ont souvent vu s’aggraver leurs difficultés quotidiennes.  Le numérique a alors aide à créer des ponts indispensables dans ce contexte de grand isolement et d’immense désarroi.

Esperluette 112 : Avril/Mai/Juin 2022

111EsperQuels outils d'éducation populaire pour une transition juste et durable ?

L’accès à l’énergie réservé aux plus forts ou … aux plus riches?

À l’heure d’écrire l’édito de cette Esperluette qui s’intéresse à la transition énergétique, comment ne pas avoir l’esprit occupé par ce qui se passe en Ukraine où la population subit les affres d’une guerre, doit se terrer, chercher à fuir ou prendre les armes ? Comment ne pas se sentir solidaire de ces femmes et de ces hommes dont le quotidien a chaviré brutalement dans les séparations, les privations et l’angoisse ? Deux jours à peine après le début de cette invasion de l’Ukraine par son voisin russe, un média posait pragmatiquement la question des conséquences pour les pays européens sur le plan de l’approvisionnement énergétique. L’augmentation affolante des prix de l’énergie que l’on connait depuis l’été ne semble pas ralentir dans un avenir proche. La guerre portée en Ukraine fait craindre des difficultés accrues puisque, on le sait, l’Union européenne est restée fort dépendante pour son approvisionnement.

Esperluette 111 - Janvier/Février/Mars 2022

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