Une fin d’année en demi-teinte
L’année 2024 s’achève, et avec elle une année d’élections en Belgique, en Europe et dans le monde, qui n’aura pas apporté de grands espoirs aux forces progressistes, c’est le moins que l’on puisse dire. La droitisation et même l’extrême droitisation de nombre de gouvernements, on s’y attendait, c’est vrai, mais sans pouvoir s’empêcher d’espérer quand même un sursaut ici et là. Aux États-Unis par exemple, avec la candidate démocrate Kamala Harris lancée tardivement mais tous azimuts. Peine perdue, le vainqueur fut quand même Donald Trump. L’on n’a pas fini de conjecturer à propos de son programme : en a-t-il réellement un ou avancera-t-il en fonction des événements, derrière une communication simpliste et injurieuse qui fait le bonheur de ses fans ?
Pendant ce temps et sans que cela ne crée de tsunami politique, l’extrême-droite fait son entrée dans l’exécutif de l’Union européenne, avec un titre qui pèse sur le plan symbolique : Raffaele Fitto est en effet devenu vice-président de la Commission européenne en charge de la Cohésion (les politiques régionales) et des Réformes (structurelles, pour relancer la croissance). L’homme est issu des rangs de Fratelli d’Italia, le parti d’extrême droite de Giorgia Meloni, actuelle cheffe du gouvernement italien.
On aurait bien aimé pouvoir soigner nos aspirations démocratiques en berne en lorgnant du côté des scrutins plus micros, là où le local compte davantage, du côté de nos élections communales. À voir comment un peu partout les petits calculs et les grandes ambitions font et défont les alliances et les inimitiés - sans toujours tenir grand compte des idées ni des programmes-, ce ne sont sans doute pas ces résultats-là qui nous consoleront.