ESPERLUETTE 

Esperluette n°99 - Janvier/Février/Mars 2019
Quand les femmes s'arrêtent, le monde s'arrête : retour sur les grêves féministes.
«Le 8 mars, des millions de femmes de par le monde se croiseront les bras, arrêteront de travailler et arrêteront toute activité qui perpétue leur exploitation. Faisons de ce jour et du processus qui y mène le début d’un nouveau mouvement, un point tournant dans notre refus du sexisme, du racisme, du militarisme et de toutes les formes de violence contre les femmes, qu’elles soient individuelles ou institutionnelles » : avec ces mots, l’intellectuelle féministe Silvia Federici appelait les Espagnoles à faire grève le 8 mars 2018. Symbole de cette mobilisation, cette grève restera dans les annales en Espagne (et aussi pour le mouvement féministe). Avec plus de 5 millions de femmes (et d’hommes) en grève, les Espagnoles ont réussi le pari d’arrêter leur pays pendant 24 heures. Un an plus tard, un nouvel appel international a été lancé pour recommencer l’action.
La mobilisation pour le climat : l'école à l'école des jeunes ?
Depuis plus de huit semaines, emboitant le pas à la jeune suédoise Greta Thunberg et au mouvement Youth for Climate, les jeunes sont dans la rue, réclamant une politique climatique « ambitieuse et cohérente ». Le mouvement émeut et fascine à bien des égards. Par son ampleur et sa « viralité », d’abord. Si le nombre des manifestant.e.s du jeudi est en baisse dans la capitale, la mobilisation semble loin de s’essouffler. Elle se ramifie, déplace son épicentre de Bruxelles vers les provinces ; elle fait fi des barrières communautaires, Francophones et Néerlandophones défilant côte à côte ; elle tire son énergie de son caractère globalisé (cf. la présence de délégations européennes ou la fierté des jeunes Belges d’être épinglés par les médias internationaux). Plus fondamentalement, le mouvement bénéficie de la force symbolique propre aux mouvements étudiants, dont l’histoire a démontré la capacité à impulser des orientations culturelles nouvelles (mai 68) et à mettre des réformes démocratiques à l’agenda (cf. les mouvements étudiants de 2011 au Chili qui ont permis de faire aboutir une réforme constitutionnelle espérée depuis deux décennies).
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Projet de mémoire orale avec l'outil "récit de vie" 
Dans le cadre des cours d’Histoire et de Sociologie au BAGIC1, nous avons expérimenté le « récit de vie » pour faire émerger les vécus personnels, croiser les chemins de vie de chacun.e autour d’un thème commun et mettre en lumière l’impact de l’Histoire sur sa propre histoire. Cet outil permet aussi aux narrateur.rice.s de se livrer, voire se délivrer, d’avoir une lecture différente de son trajet de vie et de prendre conscience du poids des mécanismes
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Le musée du capitalisme à Arlon : en route pour les alternatives
La question des alternatives au capitalisme est depuis longtemps au coeur des réflexions du Ciep Luxembourg. Il y a comme une urgence à ne pas simplement s’arrêter aux constats à propos des ravages provoqués par le capitalisme et ses corollaires que sont la surconsommation, l’obsolescence programmée, les émissions de gaz à effets de serre…. Il faut aussi enclencher la réflexion et l’action sur le « comment faire autrement ». En 2017-2018, le projet Agir localement pour changer globalement avait déjà creusé ce sillon, en deux temps. En vue des élections communales d’octobre dernier, plusieurs soirées-débats avaient eu lieu dans diverses communes luxembourgeoises, pour montrer aux élu.e.s et aux citoyen.ne.s tout ce qui se fait déjà dans leurs communes en termes d’alternatives, mais aussi les amener à réfléchir à comment aller encore plus loin. Un voyage avait été organisé, notamment à Loos-en-Gohelle, « là où le changement a lieu »…
Esperluette n°100 - Avril/Mai/Juin 2019
L'école, en avant l'excellence... Le pacte d'enseignement d'excellence, ambitieux et réaliste ?
Le Pacte pour un enseignement d’excellence suscite de nombreuses craintes chez certain.e.s, de l’incompréhension aussi, de l’indifférence parfois, un enthousiasme prudent chez d’autres, beaucoup d’interrogations certainement. Son élaboration et son adoption sont sans aucun doute le projet politique majeur mené sous la précédente législature en Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB). Qui en sont les concepteur.rice.s ? Les principaux.ales acteur.rice.s institutionnel.le.s de l’École (les représentant.e.s des réseaux des pouvoirs organisateurs, les syndicats, les associations de parents, accompagnés dans leurs réflexions par un certain nombre d’expert.e.s de provenances diverses), soucieux.ses de « faire évoluer l’École » et de l’adapter aux « enjeux du XXIe siècle ». C’est donc bien d’un « pacte » entre les différents « partenaires sociaux » de l’École dont il s’agit, issu d’un assez long et complexe processus de réflexions, de négociations et d’arbitrages collectifs sur l’avenir de l’institution scolaire, son sens, les défis qu’elle se doit de rencontrer, les objectifs qu’elle se doit d’atteindre et les mesures qu’il s’agit d’adopter pour y arriver. Mais c’est tout autant le résultat d’un large « compromis », chacun d’entre eux ayant dû mettre « de l’eau dans son vin » pour aboutir à un consensus autour des réformes à impulser. Et le rôle du gouvernement dans cette affaire ? À peu de choses près, celui d’un notaire. Les acteur.rice.s institutionnel.le.s de l’École lui ont soumis en mars 2017 un avis1 circonstancié détaillant les principales mesures et réformes à engager et le Gouvernement, les ayant approuvées dans leur ensemble, s’est employé depuis, après approbation parlementaire, à les traduire en textes législatifs en vue de les mettre progressivement en oeuvre.
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Le pacte pour un enseignement d'excellence, pas la panacée mais une feuille de route commue
Confrontés au fait que notre système scolaire reste profondément inégalitaire et détient un triste record en terme de redoublements, il faut faire évoluer l’École et se donner des objectifs à moyen et long termes pour dépasser ce constat répété depuis de trop nombreuses années. Il ne suffit pas de voter quelques décrets pour aboutir à un système scolaire plus efficace et plus équitable. Il faut impérativement affronter la réforme dans la durée, agir sur de nombreux leviers pour mener une transformation qui s’inscrit sur le moyen et le long terme. À partir des constats faits depuis 20 ans, nous avons participé à l’établissement d’une feuille de route pour une durée qui dépasse le temps d’une législature. La réforme de notre système scolaire ne peut donc être celle d’un ministre, d’un parti ou d’une majorité parlementaire. Au niveau méthodologique, nous regrettons que, malgré nos demandes répétées, le Parlement (majorité et opposition) n’ait pas été assez associé aux travaux pour garantir la pérennité de la démarche. Le Pacte suscite beaucoup de débats et soulève des oppositions et des objections tout à fait compréhensibles. Il est fait de compromis parfois difficiles. Et si, en tant qu’acteur syndical, nous avions dû l’écrire seuls, nous l’aurions écrit différemment. Il y a des réformes difficiles à endosser. Le Pacte est donc imparfait.
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La charte Genre : un pas dans l'intégration du genre dans les ONG et les Acteurs institutionnels belges (AI)
En novembre dernier, plus de 80 ONG et acteur.rice.s insti­tutionnel.le.s (dont l’ONG du MOC Solidarité Mondiale-WSM) ont ratifié une Charte Genre, qui constitue l’aboutissement d’un long processus de réflexion du secteur du développement et des ONG. Au niveau international, le chemin parcouru depuis 1975, Année internationale des femmes décrétée par l’ONU, est non négligeable.
Que ce soit dans la mise en œuvre de politiques, projets et programmes de développement, dans les conventions élaborées par les institutions internationales (comme celles mises en place par l’Organisation internationale du Travail (OIT) ou les objectifs du développement durable de l’ONU), ou par la large ratification de la Convention pour l’élimination des discriminations envers les femmes (CEDEF ou CEDAW en anglais, entrée en vigueur en tant que traité international en 1981), la prise en compte de la thématique du genre dans le développement est réelle même si elle s’est faite lentement.
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"Raconter une première fois en Belgique" : projet vidéo
Au terme des activités citoyennes développées à l’Agora de septembre à décembre 2017 (à Liège), un groupe porteur s’est constitué avec une dizaine de personnes désirant parfaire leurs connaissances de la Belgique et du français. L’idée principale était la transmission et le partage des expériences vécues dans leur pays d’accueil et la découverte de celui-ci. Au fil des conversations, le groupe s’est rendu compte de la richesse des échanges et a proposé de recueillir des témoignages. Mais comment poser la parole sans l’écrire, les participant.e.s maitrisant mal l’écrit en français ?
Le média vidéo a été choisi car il semblait plus adapté à l’enregistrement de témoignages ainsi qu’à l’éventuelle transmission de ceux-ci. Pour poser un cadre, la thématique «Raconter une première fois en Belgique» s’est centrée autour de toutes les premières expériences du quotidien dans ce nouveau pays d’accueil avec tout ce que cela englobe comme réactions, appréhensions ainsi que le ressenti vis-à-vis de celles-ci.
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Visite interactive autour du temps de travail
L’année dernière, La Fonderie, Musée bruxellois des industries et du travail et la Régionale PAC (Présence Action Culture) de Bruxelles ont réalisé une exposition autour du Temps de travail. Mesures et démesuresdans les locaux mêmes du musée. En plus de l’exposition, le PAC proposait une animation autour de la transformation du temps de travail pour réfléchir aux formes que pourraient prendre le temps de travail demain. En effet, la crise économique et le chômage ont de nouveau propulsé aux devants de la scène politique et socio-économique la question de la réduction collective du temps de travail (RTT) comme solution. Face à cette actualité, une visite-animation a été organisée avec les étudiant.e.s du groupe ISCO-CNE 13 pour voir comment le temps de travail a évolué à travers l’histoire et quelles sont aujourd’hui les propositions des acteurs politiques, économiques et sociaux.
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Intelligences multiples, un prisme à neuf facettes
Conçue dès 1983 par Howard Gardner, psychologue américain du développement, la théorie des « intelligences multiples » propose une autre approche de l’intelligence qui prend en considération les différentes facettes de l’activité cognitive. Cette approche est néanmoins très controversée. Depuis sa création, certain.e.s expérimentent cette théorie, l’enrichissent et proposent de nouvelles applications pédagogiques pour développer l’estime de soi, apprendre à apprendre, aider à réfléchir au parcours formatif, … Par ailleurs, d’autres la critiquent du fait de sa non-validation par des recherches expérimentales sur l’intelligence humaine.
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Esperluette n°101 - Juillet/Août/Septembre 2019
Suds en mouvements... "Un monde où il y a de la place pour tous les mondes"
Parler des mouvements sociaux du Sud, c’est embrasser la très grande diversité du monde. Il est néanmoins impossible de rendre compte de cette diversité. Pour défricher un peu le terrain et comprendre quelques-uns des enjeux vécus par les mouvements sociaux du Sud (des Suds), nous avons interviewé Geoffrey Pleyers, spécialiste des mouvements sociaux, chercheur au FNRS, professeur à l’UCLouvain et vice-président de l’Association internationale de sociologie
Femmes du monde en lutte
Les femmes portent sur leurs épaules la moitié du ciel disait Mao. À elle seule cette phrase résume la réalité des femmes de par le monde : moitié de l’humanité, elles assument une grande partie des tâches productives mais également reproductives. Or, si leurs réalités concrètes sont différentes, partout dans le monde les femmes sont violentées et discriminées dans de nombreux domaines : impossibilité d’exercer les droits politiques, absence de droits légaux en tant qu’individus et membres de la famille, non-accès à l’éducation, à la formation et à la formation technique et enfin, discriminations et inégalités au niveau du travail. Déjà en 1946, la Commission de la condition de la femme établie au sein de la commission des droits de l’homme de l’ONU avait pointé ces inégalités. Plus de 70 ans après, force est de constater que la situation des femmes dans ces domaines n’est pas encore optimale, voire même, elle se serait dégradée dans de nombreux pays1 . Cependant, face à ces discriminat
S'organiser pour prendre le pouvoir
Saul Alinsky, le père du community organizing et sa méthode
Saul Alinsky nait dans les environs de Chicago en 1909 dans une famille pauvre issue de l’immigration juive russe. Considéré aujourd’hui comme l’un des pères du community organizing, il passa trente années de sa vie – entre les années 1940 et 1972 – à mettre sur pied des organisations destinées à renverser les rapports de force locaux et à donner du pouvoir aux populations qui, avant sa venue, n’avaient pas leur mot à dire. C’est ce qui fait de lui une des figures emblématiques, crainte et décriée – encore aujourd’hui  – de la culture populaire radicale aux États-Unis. Il a fondé sa propre école d’organisateur. rice.s professionnel.le.s (Industrial Areas Foundation) – encore active aujourd’hui – et il a écrit plusieurs ouvrages dont les plus importants sont Reveille for Radicals et Rules for Radicals, traduits aux Éditions Aden par « Être radical ». Alinsky faisait en sorte que les opprimé.e.s construisent du pouvoir de façon à être en mesure de contester l’establishment. En ce sens, il exprimait ouvertement son scepticisme à l’égard de la démocratie parlementaire et sa capacité à faire fondamentalement changer les choses. Cette démocratie parlementaire demande aux opprimé.e.s de s’exprimer via les formes légales et institutionnelles de la politique : « respecter la loi » et « agir graduellement » via des voies « acceptables ». Pour Alinsky, si les opprimé.e.s veulent changer les choses et voir leurs points figurer à l’agenda politique, il.elle.s doivent construire leurs propres outils politiques, leurs propres organisations, avec leurs propres leaders.
Une expérience interdisciplinaire à l'ISCO Bruxelles
Septembre 2017, sur la suggestion de Anne-Françoise Theunissen, formatrice d’action collective, les étudiant.e.s ISCO Bruxelles ont choisi à l’unanimité de travailler autour du thème de l’immigration. La démarche est née d’une réflexion sur le durcissement de l’attitude du secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration, Théo Francken, vis-à-vis des personnes exilées en Belgique. Le sort réservé aux immigré.e.s et les clichés véhiculés ont renforcé notre souhait de travailler cette question. En effet, 184 nationalités se côtoient à Bruxelles1 et y vivent depuis de nombreuses années. Ce sujet parle aussi à la majorité des étudiant.e.s qui – en tant que militant.e.s, avec ou sans travail, avec ou sans papier, avec ou sans famille, immigré.e.s de la première génération ou né.e.s sur le territoire – vivent de près ou même de très près cette question. Ensuite, le formateur d’histoire, Julien Tondeur, a accepté de rejoindre le projet.
Habiter après 65 ans ?
Trois repères pour faciliter la lecture des programmes des partis Dans le cadre des élections 2019 et sur base de trois dossiers « logement » traités par nos gouvernements, les ainés du MOC de Liège-Huy-Waremme1 se sont penchés sur les conditions d’habitat des personnes de 65 ans et +… Le constat est clair ! Nous vivons de plus en plus longtemps. Ce faisant, les situations de perte d’autonomie associées au vieillissement augmentent et doivent être compensées par un habitat adapté. Ensemble, les ainé.e.s ont porté un regard critique sur cette situation d’habitation, dont a émergé les trois revendications suivantes, qui – ils.elles l’espèrent –, seront portées par les prochains gouvernements : des solutions multiples à combiner selon les besoins et envies de chacun.e ; des aides de qualité, en quantité et accessibles financièrement ; une mutualisation des couts… et des aides.
Esperluette n°102 - Octobre/Novembre/Décembre 2019
Lutter contre la pauvreté des enfants, une urgence ! Posons les jalons de la lutte contre la pauvreté des enfants.
A chaque nouveau rapport belge sur la pauvreté des enfants, c’est l’électrochoc. On prend subitement la mesure de la gravité de la situation, surtout en Wallonie et à Bruxelles où l’on compte aujourd’hui respectivement 25% et 40% d’enfants vivant sous le seuil de pauvreté1 . Selon un autre indicateur de pauvreté, 22% des enfants wallons et 29% des enfants bruxellois sont en situation de déprivation2 , c’est-à-dire qui n’ont pas accès à un ensemble de biens considérés comme nécessaires pour un enfant vivant en Europe. Ces statistiques relatives à la pauvreté des enfants en Belgique sont d’autant plus inquiétantes que la situation ne va guère en s’améliorant. Le nombre d’enfants dits « en situation de pauvreté et d’exclusion sociale », est passé de 479.000 en 2006 à 533.000 en 2014 et le risque de pauvreté des enfants a lui aussi augmenté, passant de 15,3% en 2006 à 18,8% en 20143 . Une autre source d’inquiétude pointée dans le récent rapport de la Fondation roi Baudouin sur « La pauvreté et la déprivation des enfants en Belgique » 4 est le degré de sévérité de cette déprivation des enfants, plus important que dans les pays voisins.
Lutter contre la pauvreté des enfants, une urgence ! Les milieux d'accueil de l'enfance face à la précarité
Les milieux d’accueil pour enfants, à travers la diversité de leurs actions, remplissent plusieurs rôles essentiels dans notre société. Ces rôles (généralement appelés fonctions de l’accueil) s’organisent autour de trois axes principaux2 , auxquels peuvent se greffer de nombreux autres : - une fonction sociale : cette fonction trouve son fondement dans un souci de solidarité sociale entre les familles et d’égalité entre tous les enfants. Une solidarité promue notamment dans la Convention Internationale relative aux droits de l’enfant. L’accueil protège ainsi les individus contre les aléas de la vie ; - une fonction éducative : elle est motivée par la continuité d’accueil et d’éducation de l’enfant entre la famille, le milieu d’accueil et l’enseignement. Cette fonction est particulièrement centrée sur des objectifs de socialisation, de développement physique, intellectuel et socio-affectif, de confiance en soi, de développement de la personne et d’émancipation sociale ; - une fonction économique : elle permet aux mères et pères d’être disponibles pour leurs activités professionnelles dans un cadre d’égalité entre les femmes et les hommes. Dans le secteur de l’accueil de l’enfance, ces trois fonctions principales font consensus. Elles sont également régulièrement mises en avant afin que soit largement reconnu le caractère essentiel de l’accueil des enfants dans nos sociétés, tant à l’égard des enfants, des parents que pour un bon fonctionnement de la société.
Des bombes pour lutter contre la pauvreté
ÀTournai, entre les feuilles mortes et l’Eurométropole Tour, l’évènement La Pauvreté sous les Bombes s’est installé dans le paysage automnal de la ville. Plus qu’une performance artistique, ce live-painting se veut avant tout une rencontre citoyenne afin d’attirer l’attention de toutes et tous sur la pauvreté à Tournai. « Je voudrais dénoncer le fait qu’en 2019, il y a des animaux mieux nourris que des enfants. Mon dessin représente une petite fille. Son ventre crie famine alors qu’elle regarde un cochon s’empiffrer. Ça m’est venu d’un reportage dans lequel on voit des jeunes enfants travailler dans des champs. Les récoltes servent à nourrir les cochons tandis que les enfants se nourrissent de ce que les animaux ont délaissé ». Le message de Toker, jeune artiste graffeur, a le mérite d’être aussi clair que son trait. Il ne supporte plus une réalité que beaucoup préfèrent occulter : les inégalités et la pauvreté ont explosé depuis 30 ans, à mesure que le paradigme néo-libéral s’est imposé dans notre société.
Lutter contre la pauvreté des enfants, une urgence ! L'accueil extrascolaire, un puissant vecteur d'intégration et d'épanouissement
Par accueil extrascolaire, on entend, au sens le plus large, l’accueil de tout enfant en âge scolaire, quels que soient ses particularités et besoins, en dehors des heures scolaires et du cadre familial : avant et après les heures d’école, le mercredi après-midi, le week-end et pendant les congés ou vacances scolaires. Cela englobe les activités autonomes encadrées, les animations éducatives, culturelles, sportives ou autres… et vise l’accueil organisé tant dans l’enceinte de l’école qu’en dehors de celle-ci. L’accueil extrascolaire joue un rôle important dans le développement et l’épanouissement personnel de l’enfant car il stimule de nombreuses compétences qui ne sont pas toujours éveillées durant le temps scolaire.
Quel profil des intelligences multiples ?
Au départ de la théorie des intelligences multiples (IM) d’Howard Gardner1 , nous proposons un outil de questionnement pour améliorer nos compétences en tant qu’animateur.rice, formateur.rice et formé.e. L’objectif de cette fiche est de nous aider à reconnaitre ses ressources en tant que formateur.rice, animateur.rice, participant.e, apprenant.e, ... et nous inciter à les développer. Nous savons qu’une expérience d’apprentissage perçue comme un désastre occasionne un stress « négatif »2 . Le corps libère de l’adrénaline et du cortisol qui diminuent notre capacité à apprendre et à mémoriser, nos capacités d’attention sélective et de contrôle mental sont ainsi inhibées. Ce qui rend l’apprentissage encore plus difficile. Apprendre devient une expérience plaisante, lorsque le processus d’apprentissage sollicite les intelligences déjà développées.
 

DEMOCRATIE

Démocratie n°1 - Janvier  2019
Prise en compte de la pénibilité : chronique d'un échec annoncé
Le ministre des Pensions avait décidé de mettre une plume à son chapeau en annonçant dès le début de la législature qu'il existait un certain nombre de métiers pénibles dont l'exercice permettrait aus travailleur.euse.s du secteur privé de prendre leur pension de manière anticipée. La concertation entre interlocuteurs sociaux n'a finalement pas permis de faire aboutir un dossier "faisandé" depuis son origine. Le dernier acte de cette saga s'est déroulé le 3 décembre dernier quand Paul Soete et Etienne de Callatay, les deux conciliateurs mandatés par les ministres des Pensions et de l'Emploi ont reconnu dans leur rapport de mission n'avoir trouvé que peu de points de convergence entre les parties.
La 'longue marche' des personnes handicapées
Les notions de handicap et de personne handicapée ont évolué au fil des époques. Ces dernières années, la réflexion éthique a permis de leur donner une autre dimension, plus ouverte, plus ancrée dans la société. C'est ce qui apparaît dans l'ambitieux ouvrage Éthiques et Handicaps 1 de Michel Mercier. De nombreux pas restent toutefois à franchir pour faire avancer la cause de l'émancipation. Éclairage.
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Nous sommes malades de la productivité
Le monde du travail est traversé par une profonde crise : conditions de travail dégradées, souffrance, augmentation du chômage... Face à ces défis, Mireille Bruyère propose une critique de notre désir illimité d'efficacité productive comme sésame à notre émancipation. Elle ouvre de nouveaux fronts pour déconstruire notre imaginaire productiviste et en proposer un qui soit soutenable humainement et écologiquement.
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Démocratie n°2 - Février2019
Procès des hébergeur.euse.s : un pas en avant ?
La solidarité ne constitue pas un délit en Belgique. La justice vient (provisoirement) de le rappeler dans le cadre du procès des hébergeur.euse.s de migrant.e.s. Le caractère humanitaire et désintéressé de ces démarches citoyennes d'aide aux populations en migration a donc bel et bien été reconnu dans toutes ses dimensions. Victoire ? Indéniablement, même si, à regarder de près ce procès qui est aussi celui des « hébergés », il y a quelques ombres au tableau. Et la dernière en date n'est pas la moindre : le procureur général a fait appel de la décision...
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Cinquante ans de conventions collectives de travail : un édifice qui résiste
La loi sur les conventions collectives de travail (CCT) a fêté ses 50 ans en 2018. L'occasion est belle de vérifier l'état de santé de cette institution de la concertation sociale. Il s'agit d'abord d'identifier la patiente, autrement dit : qu'est-ce qu'une CCT ? Et de voir ensuite comment le temps l'a marquée, d'examiner de quelles affections elle souffre et d'évoquer certains remèdes. Enjeux et évolutions.
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Militantisme et pratiques digitales alternatives
Tout.e citoyen.ne ou militant.e qui se mobilise est aujourd'hui obligatoirement confronté.e au monde numérique. Si celui-ci constitue la plupart du temps une réelle opportunité, il est également source de méfiance. D'où l'intérêt de s'interroger sur nos pratiques digitales individuelles et collectives ainsi que sur les alternatives existantes. Car si on s'en donne les moyens, surfer autrement est possible !
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La victoire de Bolsonaro légitime une culture de violence
Alors qu'au Brésil, la situation politique s'enfonce chaque jour davantage dans le chaos et que se dessinent des perspectives sombres et incertaines, Leonardo Boff, éminent théologien et penseur brésilien, nous propose une vision du futur de son pays qui n'est pas dénuée d'espoir. Cet homme de gauche, proche de Lula 1, nous rappelle l'importance de la théologie de la libération dans la mise en place des mouvements sociaux et de leurs combats en faveur des catégories les plus pauvres et marginalisées.
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Démocratie n°3 - Mars 2019
Un nouveau Pacte social et écologique : un Manifeste qui ouvre la voie ?
Des personnes issues en partie (mais non exclusivement) du monde socialiste francophone ont signé, à titre personnel mais avec indication de leur fonction, un texte intitulé « Manifeste pour un nouveau Pacte social et écologique – Quel État social pour le XXIe siècle » 1. Le Mouvement ouvrier chrétien a décidé d'ouvrir ce texte à discussion en son sein. Ce bref article cherche à éclairer ce que pourrait être le sens de cette démarche, 75 ans après le « Pacte de solidarité sociale » de 1944.
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République démocratique du Congo : les dessous d'une élection
Après de nombreux mois d'incertitude, les élections en République démocratique du Congo (RDC) se sont tenues sans incident majeur le 30 décembre dernier malgré des soupçons de fraude. Félix Tshisekedi en est sorti vainqueur. Comment a-t-il réussi à déjouer les pronostics ? Quel sera son degré d'indépendance par rapport au clan Kabila qui semble vouloir garder les clés du pouvoir ? Parviendra-t-il à redresser le pays et à répondre aux aspirations de la population congolaise ? Éléments de réponse.
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La libération du rail : une route sinueuse et pas sans danger
Décembre 2018 fut un mois bien chargé : fêtes de fin d'année, chute du gouvernement Michel et mouvements citoyens (climat, gilets jaunes). Si bien que la libéralisation du transport national de passager.ère.s a été votée par la Chambre des représentants sans faire le moindre bruit... Trop tard pour faire marche arrière ? À voir. En tout cas, nous voilà bel et bien embarqué.e.s sur les rails. Et quitte à être passager.ère du train, autant être un.e voyageur.euse averti.e !
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Notre Etat social actif a perdu son combat contre la pauvreté
La pauvreté n’a pas augmenté en Belgique contrairement à une majorité d’autres pays européens. C’est une bonne nouvelle. Mais derrière ce statu quo se cache une fragilisation progressive de ceux.celles qui sont en bas de l’échelle sociale pour qui le risque de pauvreté va croissant. Comment expliquer cette situation ? Pourquoi la sécurité sociale ne parvient-elle plus à réduire la pauvreté et les inégalités ? Quelles sont les pistes à explorer pour améliorer leurs conditions de vie ? Éclairage.
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Démocratie n°5 -Mai 2019
Quelle éducation à la citoyenneté à l'école
L’éducation à la citoyenneté est l’une des missions de notre enseignement. En Fédération Wallonie-Bruxelles, de nombreux projets s’y attèlent, avec des modalités nouvelles. Ces initiatives tendent toutefois à se différencier selon les établissements et les publics qui les fréquentent. Avec, peut-être, le risque d’entériner ainsi des formes de ségrégation déjà existantes. C’est ce que relève notamment une recherche-action du GIRSEF commanditée par l’Observatoire de l’Enfance, de la Jeunesse et de l’Aide à la Jeunesse.
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Alimentation durable et mixité sociale : soucis démocratiques ou idéaux élitistes ?
Le développement des circuits courts, de la filière bio ou des supermarchés coopératifs est une réalité qui ne cesse de prendre de l’ampleur. Ce mouvement pour un système alimentaire plus durable échappe pourtant en partie aux publics précarisés. Les raisons ne sont pas uniquement financières. Elles sont aussi culturelles. Au-delà des comportements de consommation individuels, il existe aussi une responsabilité politique. C’est ce que démontre une recherche-action menée par différents acteurs de l’aide alimentaire à Bruxelles.
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Pourquoi le 'vote pour tous' n'est pas encore une réalité
Le droit de vote est un droit fondamental. Les personnes handicapées éprouvent pourtant de nombreuses difficultés à exercer ce droit et les réponses apportées sont davantage envisagées en termes de mobilité et d’accessibilité des sites électoraux. Dans les faits, les personnes avec une déficience intellectuelle ou un trouble psychique sont les plus éloignées du vote. Elles manquent notamment de support, d’informations accessibles, d’un entourage formé et informé, ou encore elles sont considérées incapables de voter. Tels sont les premiers constats d’une étude en cours réalisée par Unia sur la participation citoyenne de ce public cible, à l’occasion des élections de 2018 et 2019.
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Les partis eurosceptiques vont mettre l'Union sous pression *****
Les élections européennes ne focalisent généralement pas l’attention du grand public, surtout lorsqu’elles se jouent dans le même timing que les élections fédérales et régionales. Et pourtant, malgré le désintérêt pour ce niveau de pouvoir, les enjeux européens sont bien présents, notamment face à la montée des partis populistes et eurosceptiques qui mettent les autres groupes politiques sous pression et risquent bien de modifier la future composition du Parlement européen. Explications.
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Démocratie n°6 - Juin2019
Les impasses du véganisme
Marchés végans, restaurants végans, festivals végans : chez nous, le véganisme a le vent en poupe. Mais en refusant tout produit d’origine animale dans l’assiette comme dans la vie de tous les jours, le courant végan propose en fait un nouveau projet de société qui est source d’inquiétudes pour de nombreuses raisons qu’ignorent souvent les végans eux-mêmes. Parmi celles-ci, la mainmise du marché végan par les grands groupes agro-industriels. Soutenir une alimentation éthique et juste passe plutôt par un modèle qui exclut autant la « sale viande » que la « fausse viande ».
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A la recherche de l'Europe sociale
Le projet européen est de plus en plus remis en cause. Le peu de considération accordée au social depuis les années 2000 n’est sans doute pas étranger à la situation. Lui redonner une place pourrait changer la donne. Depuis peu, une prise de conscience s’opère en ce sens, y compris à droite de l’échiquier politique. Sans une véritable Europe sociale, c’est tout le projet européen qui pourrait capoter. Éléments d’analyse sur les échecs et succès de l’Europe sociale depuis ses origines jusqu’à nos jours avec Philippe Pochet, directeur de l’Institut syndical européen (ETUI) et auteur de À la recherche de l’Europe sociale 1.
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Le temps des femmes au Pérou
Le 8 mars dernier, la Belgique vivait sa première grève féministe. Au même moment, partout dans le monde, d’autres femmes se mobilisaient pour faire entendre leur voix, en particulier en Espagne et en Amérique latine. Parmi les témoins de ce vaste mouvement, la journaliste péruvienne Zuliana Lainez. Pour Démocratie, elle fait part de ses réflexions et expériences sur l’organisation de la grève des femmes, mais aussi sur le langage non sexiste, le rôle des syndicats dans les combats féministes et les enjeux actuels du mouvement féministe au Pérou.
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Démocratie n°7/8 - Juillet/Août2019
Haren : territoire en luttes
Depuis une dizaine d’années, Harenois·es, zadistes, militant·e·s associatif·ve·s, activistes du monde carcéral et environnementalistes tentent envers et contre tout de résister à l’implantation de la méga-prison de Haren. Un livre raconte la manière dont ils font converger leurs luttes. Extraits et reportage au cœur d’un mouvement qui, malgré un récent revers juridique, ne compte pas abdiquer. Au nom d’un idéal démocratique.
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Notre maison, un café-resto chargé d'histoire ouvrière
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L'eau, ce bien pas toujours accessible
Aujourd'hui, l’accès à l’eau reste problématique pour de nombreuses personnes vivant à Bruxelles, en particulier lorsqu’il s’agit de l’eau nécessaire à l’hygiène (douche/bain, linge, toilettes). C’est ce qu’étudie l’équipe interdisciplinaire du projet HyPer qui livre ici quelques constats et pistes d’améliorations. Notamment en questionnant la tarification progressive et solidaire. Analyse.
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Libra : le substitut monétaire mondial
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Démocratie n°9 - Septembre2019
La santé des chômeurs à l'épreuve des tensions du secteur de l'ISP
Les politiques d’emploi mises en place depuis plusieurs années pour « activer » les personnes en recherche d’emploi ne sont pas indolores. De nombreuses études soulignent l’impact des plans d’activation sur leur santé mentale. Aujourd’hui, ce sont les travailleur·euse·s du secteur eux·elles-même qui sont en tension pour répondre aux défis de la mise à l’emploi. Une situation qui ne permet pas à ces dernier·ère·s d’assumer leur rôle avec probité et éthique. Faire face à cette problématique est aujourd’hui devenu une nécessité. Éclairage.
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Conflit Enfants-soldats : un fléau qui perdure
La problématique des enfants-soldats est un fléau dramatiquement connu. Malgré les efforts fournis par les organisations internationales et les progrès réalisés dans certaines parties du monde, le nombre d’enfants enrôlés reste élevé. En augmentation même. Mais qu’en est-il au juste ? Quels sont les types de violations subies, les acteurs impliqués, les endroits du monde les plus touchés ? Cet article propose de faire le point sur la situation actuelle, chiffres à l’appui, en se focalisant sur trois zones particulièrement impactées : la Somalie, le Nigéria et la Syrie.
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La N-VA menace la société civile flamande
Le mois dernier, 78 organisations de la société civile flamande cosignaient une lettre ouverte 1 dans laquelle elles s’insurgeaient contre les projets du futur gouvernement flamand en matière d’intégration et d’égalité des chances. Démocratie a rencontré l’une des signataires pour faire le point sur l’évolution des liens entre société civile et monde politique flamand ainsi que sur les conséquences de la montée du nationalisme et de l’extrême droite sur leur terrain d’action.
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Démocratie n°10 - Octobre 2019
Financement des pensions : stop aux chimères néolibérales
En mai 2018, la Fédération des entreprises de Belgique publiait une infographie qui pointait l’augmentation de l’espérance de vie en Belgique et l’abaissement de l’âge effectif de départ à la retraite, le tout couplé à une entrée plus tardive sur le marché du travail. De quoi justifier de manière implacable les mesures d’allongement des carrières envisagées ou adoptées par le gouvernement Michel ? Pas sûr. Car les contre-arguments à la vision patronale ne manquent pas 1.
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Le sous-financement de notre sécurité sociale n'est pas une fatalité
Contrairement à une idée trop souvent véhiculée dans certains cénacles politiques et médiatiques, la situation financière délicate de notre sécurité sociale n’est pas liée à un dérapage des dépenses. Ces dernières années, et particulièrement durant la dernière législature, ce sont les sources de financement qui en sont la principale cause. C’est ce que tend à prouver une analyse fine des chiffres de l’ONSS. Pourtant, des pistes de solution existent pour faire face aux défis sociaux de notre époque. Elles exigent avant tout un volontarisme politique.
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Vers la fin du système Ryanair (suite)
En juin dernier, la cour du travail de Mons a mis le point final à un long combat juridique mené par d’ancien·ne·s travailleur·euse·s de Ryanair à l’encontre de la compagnie aérienne irlandaise. Ils·elles ont obtenu que les travailleur·euse·s basé·e·s en Belgique puissent s’adresser aux tribunaux belges, et revendiquer l’application des dispositions impératives du droit belge. Une victoire qui fera jurisprudence dans toute l’Union européenne. Récit d’un combat mené en bonne partie par la CSC.
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Décoloniser, démarchandiser, démocratiser
« Les alternatives ne manquent pas. Ce qui manque vraiment, c’est de la pensée alternative sur les alternatives. » 1 C’est le point de départ de la science critique engagée développée par le Centre d’études sociales (CES) de l’Université portugaise de Coimbra dirigée par le renommé sociologue Boaventura de Sousa Santos. Des pistes pour « décoloniser, démarchandiser et démocratiser » nos sociétés y sont explorées. Rencontre avec l’un de ses chercheurs, Elísio Estanque.
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Démocratie n°11 - Novembre 2019
Aide alimentaire : passer de la gestion au droit
En Belgique, des milliers de personnes ont recours à une aide pour satisfaire le besoin élémentaire de s’alimenter. Entre lutte contre la pauvreté et gestion de l’urgence, le défi est ardu. La révision prochaine du Fonds européen d’aide aux plus démunis (FEAD) risque de ne pas simplifier les choses. Éclairage.
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Accord de libre-échange avec le MERCOSUR : le retour de l'hydre capitaliste mondiale ?
L’Union européenne (UE) et les pays du Mercosur se sont entendus le 28 juin dernier sur un accord de principe pour un vaste traité de libre-échange, en négociation depuis 20 ans. Cet accord de principe n’est cependant pas encore synonyme de ratification du traité. En effet, de nombreuses étapes restent encore à franchir avant sa mise en œuvre définitive, notamment la ratification par les parlements des pays européens, et le parcours semble (heureusement) semé de plusieurs embûches de taille, l’opposition citoyenne et agricole n’étant pas des moindres. Décryptage d’un projet de traité et d’un combat à mener.
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Afrique des Grands Lacs : Des paysans armés au nom de la citoyenneté
De la colonisation aux nouvelles politiques agricoles productivistes, en passant par les réformes agraires qui ont égrainé l’Histoire de l’Afrique des Grands Lacs, les paysan·ne·s de la région ont fait face à l’accaparement de leurs meilleures terres. Une situation qui a poussé certain·e·s d’entre eux·elles à défendre leur droit d’en jouir, en faisant continuellement preuve de résistance et de résilience. En s’engageant parfois aussi dans la lutte armée. Un autre regard sur l’Afrique et sur ses luttes paysannes, vues comme l’expression de leur citoyenneté
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Si on veut survivre comme ONG, il faut faire des choix
La coopération au développement est en mutation : réforme du financement, évolutions sociétales, défis multiples... Pour y faire face, de nouvelles formes de coopération voient le jour et les ONG sont amenées à adapter leur cadre de pensée et d’action. WSM (WeSocialMovements, ex-Wereldsolidariteit/Solidarité Mondiale), l’ONG du MOC, n’y échappe pas, mais tire profit de ces bouleversements pour faire le point sur son identité, définir de nouvelles stratégies et prendre un nouveau départ.
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Démocratie n°12 - Décembre 2019
Des titres-services pour l'accueil de l'enfance : qu'en penser
Le nouveau Gouvernement wallon souhaite étendre le mécanisme des titres-services à l’accueil et au transport des enfants de 3 à 11 ans. Cette proposition est perçue comme un détricotage des évolutions qui ont permis au secteur de l’accueil, et spécifiquement à celui de l’extrascolaire visé par la mesure, de se renforcer et de se professionnaliser ces dernières années. Mais en quoi le dispositif n’est-il pas adapté pour accueillir de telles activités ? Éclairage.
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Le contrat social de l'OIT doit être renouvelé et revigoré
L’année 2019 marque les 100 ans de l’Organisation internationale du travail (OIT). Depuis ses débuts, le monde du travail a connu de profonds changements qui imposent aux Institutions du travail de nouveaux défis. Un groupe d’experts a ainsi été mandaté par l’OIT pour penser l’avenir du travail dans une perspective d’amélioration pour toutes et tous. Luc Cortebeeck, président honoraire de l’OIT et de la CSC en faisait partie. Il revient sur les points forts du rapport de cette Commission mondiale sur l’Avenir du travail et esquisse en préambule un bilan de l’organisation.
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LE CHOU DE BRUXELLES 

Le chou de Bruxelles n°107 - Janvier à Mars 2019
La transition écologique, quatre secteur à révolutionner et quatre pistes de financement pour le faire
D’après les derniers chiffres dont nous disposons, la Belgique a réduit ses émissions totales de gaz à effet de serre (GES) de 21,9% en 2017 par rapport à l’année de référence 1990. Ce n’est pas si mal mais il faut accélérer les efforts si l’on veut se préserver d’un réchauffement climatique potentiellement catastrophique. Les secteurs principaux responsables des émissions de GES sont bien connus. Il s’agit, pour notre pays, de l’industrie (46,6%), des transports (22,5%), du bâtiment (18,1%) et de l’agriculture (10,8%). Si tous ces secteurs réduisent leurs émissions depuis de nombreuses années, il en est deux qui continuent à les augmenter : le secteur des transports et celui du chauffage résidentiel. Nous savons donc sur quoi travailler pour limiter le changement climatique. Première bonne nouvelle : nous disposons déjà des pratiques et technologies efficaces d’un point de vue écologique. Deuxième bonne nouvelle : la transformation des quatre secteurs mentionnés ci-dessus sera créatrice nette d’emploi et engendrera d’autres retombées positives pour la société dans son ensemble. Voyons cela plus en détail.
La stratégie du frein d'urgence écosocialiste
Quelle est la situation de la planète en 2019 ? Premier constat : tout s’accélère bien plus vite que prévu. L’accumulation de gaz carbonique, la montée de la température, la fonte des glaciers polaires et des « neiges éternelles », la désertification des terres, les sécheresses, les inondations : tout se précipite, et les bilans des scientifiques, à peine l’encre des documents séchée, se révèlent trop optimistes. On penche maintenant, de plus en plus, pour les fourchettes les plus élevées, dans les prévisions pour l’avenir prochain. On ne parle plus - ou de moins en moins - de ce qui va se passer à la fin du siècle, ou dans un demi-siècle, mais dans les dix, vingt, trente prochaines années. Il n’est plus seulement question de la planète que nous laisserons à nos enfants et petits-enfants, mais de l’avenir de cette génération-ci.
La jeunesse dans la rue pour la justice climatique
Depuis plus de neuf semaines, Bruxelles voit défiler des dizaines de milliers de jeunes pour réclamer l’arrêt immédiat d’une catastrophe déjà bien avancée : le basculement climatique que nous vivons depuis plusieurs années déjà, sous l’égide de rapports de plus en plus alarmants du monde scientifique. L’intervention de Greta Thunberg, lors de la COP 24 a donné le coup d’envoi de ce mouvement social. Cette jeune Suédoise de 16 ans résume en deux phrases les enjeux et profits qui caractérisent l’économie actuelle, l’exploitation des pays du Sud pour le bénéfice des riches pays du Nord :
« Notre biosphère est sacrifiée pour que les riches des pays comme le mien puissent vivre dans le luxe. Ce sont les souffrances du plus grand nombre qui paient pour le luxe du plus petit nombre. Et si les solutions au sein du système sont impossibles à trouver, nous devrions peut-être changer le système lui-même. »
Gilets jaunes et jeunes fâchés : la justice est une lutte permanente
Le dérèglement climatique est en marche et va très certainement s’empirer étant donné que le climat actuel dépend des émissions de gaz à effet de serre des décennies passées. En octobre dernier, le GIEC est sorti de sa réserve habituelle et indique que pour maintenir une planète habitable pour de nombreux humains et non humains, il s’agit de s’engager immédiatement dans une transformation rapide, profonde et systémique des institutions, pratiques et relations sociales.1 Dans la mesure où il existe des liens directs entre PIB, consommation d’énergie et émission de gaz à effet de serre, la transformation nécessaire implique une réduction drastique du volume des activités humaines.2
Le chou de Bruxelles n°108 - Avril à juin 2019
Mettre fin à l'Europe des murs
La migration étant un phénomène naturel, tout être humain doit jouir du droit de circuler sans se justifier, ni être inquiété. Malheureusement, trente ans après la chute du mur de Berlin, l’Europe a reproduit au cours de la dernière décennie, la pra¬tique soviétique honteuse qu’elle avait condamnée à l’époque, c’est-à-dire : les murs comme marqueur de différence, « le nous et le eux ». Mais si barricadée soit-elle, l’Europe ne sera jamais « hermétique » !
Deux générations d'italien.ne.s à Bruxelles : 'Aujourd'hui nous avons WHATSAPP,mais fondamentalement peu de choses ont changé'
Teresa Butera, directrice du CASI-UO, est née en Sicile de l’inté¬rieur en 1957 et est arrivée en Belgique au milieu des années 1970. Son père était mineur dans une région plutôt agricole.
« Pour nous, la Belgique était connue par l’émigration des paysans sans terre, par le sucre, le chocolat et Adamo. A l’époque, quand la famille partait, on ne voyait plus la famille émigrée pendant des années. Ma grand-mère pleurait très fort à chaque départ tandis que mon oncle décrivait la Belgique comme un paradis. Mon frère est parti et comme à l’époque on considérait que les hommes ne savaient pas se débrouiller tout seuls, des femmes de la famille devaient l’accompagner. Moi j’étais la seule qui voulait continuer à étudier. Ma sœur devait y aller, pour servir de « femme de ménage ». Nous sommes arrivées en août pour un mariage et dès notre arrivée gare du Midi, j’ai eu une mau-vaise impression : c’était noir et triste et ça ne correspondait pas du tout ce qu’on nous avait décrit. C’était sale, délabré, l’appartement était petit, la salle de bains était partagée avec d’autres familles, etc. Pire qu’en Italie.
L'Union Européenne des lobbys
Dans le reste de l’Union Européenne (UE), Bruxelles a la répu¬tation d’être une ville grise et bureaucratique. Mais ne vous inquiétez pas « les bruxellois.es », ce n’est pas de votre faute. Pour la majorité des gens qui y vivent et travaillent, Bruxelles est un endroit dynamique, enthousiasmant et rempli d’activité politique vibrante, mais si vous vous déplacez vers l’Est vous trouverez le spectre de verre et d’acier du quartier européen. Dominé par l’Union Européenne et ses trois instituions (Com¬mission, Conseil et Parlement), le quartier européen abrite aussi un autre animal : les lobbyistes. Jusqu’à 30’000 d’entre eux, majoritairement des hommes blancs dans la quarantaine (ceux qui ont du pouvoir en tous les cas), se consacrent à influencer les lois et les règlementations de l’UE. Ce nombre s’explique par la quantité de lois nationales –la moitié – dont l’UE est aujourd’hui responsable. Ces institutions sont donc une cible attrayante pour ceux et celles qui veulent influencer les règles en leur faveur. Mais que veulent-ils et comment l’obtiennent-ils ?
Rompre avec l'Union Européenne pour refonder une Europe démocratique, internationaliste et solidaire
L’Union européenne (UE) n’unit pas les peuples européens mais les divise. Les conditions de vie des classes populaires en Europe se dégradent, et les institutions européennes en sont directement responsables. En effet, les lignes directrices des politiques mises en oeuvre par tous les gouvernements – qui démantèlent les services publics et les droits sociaux, répriment les migrants, favorisent les multinationales au détriment des besoins populaires – sont organisées au niveau des instances européennes. Conformément aux traités européens, ces ins¬titutions ne visent pas seulement à donner une part toujours plus grande de la richesse produite aux dominants de chaque État, mais elle organise aussi la concurrence entre les peuples. Les économies du centre de l’UE s’enrichissent au détriment de celles des périphéries de l’est et du sud . Ces politiques inéga¬litaires conduisent à un rejet populaire toujours plus important de l’UE, particulièrement dans les périphéries.
Le chou de Bruxelles n°109 - Juillet à septembre 2019
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Le groupe ALARM
Le groupe ALARM a été créé en 2001. Depuis cette année-là, il réunit des personnes qui connaissent des difficultés de logement. Au niveau local, les membres de ce groupe ont mené de nombreuses actions et ont influencé la réalité de la politique du logement. A un autre échelon, ils ont aussi réalisé et joué dans un film de fiction intitulé : « Le Parti du rêve du logement ». Aurélia Van Gucht nous en dit un peu plus. Est-ce que tu peux nous expliquer le contexte dans lequel le groupe ALARM a commencé ?
Ende Gelande : bloquer la destruction de la terre
Fin juin 2019, une petit groupe d’une quinzaine militant.e.s des JOC prenaient la route pour Ende Gelande, une action de désobéissance civile de masse dans le bassin du Rhin en Allemagne. L’objectif de cette action, et de son camp de base, est clair : le blocage des mines de lignites à ciel ouvert, situées non loin de la frontière belge. Quelques semaines après notre retour, je retrouve Philippe et Junie en terrasse pour débriefer leur participation, discuter de leur ressenti. Pour tous les deux, c’était une première, retour sur leur expérience…
Les questions stratégiques pour le mouvement ouvrier en Belgique
Quels sont les défis actuels du mouvement ouvrier organisé ?
F : Il y a deux grandes façons de répondre : en regardant une logique d’ensemble ou en regardant les détails de chaque situation. Une approche au cas par cas c’est par exemple regarder Uber, Deliveroo, ces cas où l’employeur se dégage de toute responsabilité. C’est le produit de la capacité de multinationales à faire travailler des gens dans un pays où elles n’existent pas réellement en tant qu’employeurs. Cela crée de nouvelles précarités. A côté de ça, des formes « classiques » de précarité persistent : le travail des sans-papiers et immigré.e.s, en particulier les femmes, qui a toujours été une variable d’ajustement sur le marché du travail capitaliste, sous différentes formes.
Le chou de Bruxelles n°110 - Octobre à décembre 2019
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61% des maisons de repos (MR) et de soins (MRS) bruxelloises sont gérées par des sociétés commerciales… Business et bien-être des résidents font-ils bon ménage ?
Les impacts du vieillissement se ressentent dans tous les secteurs d’activités, nous touchant nous-mêmes dans le quotidien de notre famille, au travail, dans le secteur des soins de santé… L’économie1 toute entière mesure les effets du boom démographique au travers de la Silver économie appelée aussi business du vieillissement.
Bangladesh : du droit à la santé au développement communautaire intégral
La solidarité pour la santé dépasse les frontières ! We Social Movements (WSM), nouvelle appellation pour Solidarité Mondiale, l’ONG du Mouvement Ouvrier Chrétien, soutient dans le monde plusieurs organisations qui agissent sur le terrain pour l’accès de toutes et tous à la santé. A côté des mutuelles de santé, WSM soutient aussi l’approche de GK, au Bangladesh. L’amélioration des services de soins de santé pour la population rurale, en particulier les femmes et les enfants, est devenue le point de départ de ce qui est en réalité un vaste programme de développement communautaire.
Afrique centrale : quand les mutuelles de santé sauvent des vies !
En République démocratique du Congo, tout comme dans les pays voisins – le Rwanda et le Burundi, seul un faible pourcentage de la population (de 5 à 10% maximum) bénéficie d’une couverture santé. C’est à ce grand défi que s’attellent au quotidien les partenaires mutuellistes en Afrique centrale.

PERSPECTIVES

Perspectives n°110 - Mai-Juin 2019
L'exercice du pouvoir au sein d'une société sous surveillance
La sécurité est un thème récurrent des débats politiques et médiatiques, avec des arguments pour et contre : prévention, répression… s’opposent au coût des dispositifs ou au respect de la vie privée1. Les caméras de surveillance constituent l’une des réponses que certains partis apportent à cette question, en s’appuyant sur le sentiment d’insécurité partagé par une partie de la population. Si on lève les yeux dans nos rues ou si on jette un oeil aux bordures de nos routes, on trouve des caméras de surveillance, partout et de plus en plus2. Ces dernières années, plusieurs communes de notre province ont fait ce choix pour garantir la sécurité sur leur territoire. Sur quel cadre légal s’appuient-elles ? Avec quelles conséquences pour nos vies privées et pour l’exercice du pouvoir au sein de nos démocraties ?
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Perspectives n°111 - Juillet-Août 2019
Les corps intermédiaires : un enjeu pour la démocratieLors de la journée de formation politique des cadres du MOC Luxembourg à Attert le 29 mars dernier, il a été question des corps intermédiaires. Employée par le secteur associatif ou par certains politiques, cette expression ne veut pas dire grand’chose pour le grand public. Pourtant, ces « corps » constituent un élément vital de notre démocratie et ils risquent de disparaître si l’on n’y prend pas garde. Fragilisés, il est primordial qu’ils mettent davantage en avant leur valeur ajoutée face aux partis politiques, mais aussi face aux mouvements nouvellement éclos tels celui des Gilets jaunes ou des marches pour le climat.
Perspectives n°112 -Aout-Septembre 2019
Le nationalisme régional : une menace pour l'Europe et la Belgique ?
Le raz-de marée nationaliste annoncé par les sondeurs n’a pas eu lieu lors des élections européennes, même si certains scores sont élevés. Les nationalistes de tout poil obtiennent 110 sièges sur 751 au Parlement européen, soit 50 % d’eurodéputés en plus par rapport à 2014. À l’opposé, en Belgique, personne n’a vu venir le Vlaams Belang qui passe de 3 à 18 sièges au Parlement fédéral, alors que la N-VA recule de 7 sièges tout en se maintenant avec 25 élus. Les nationalismes régionaux présentent-ils un réel risque d’éclatement pour l’Europe ? Et pour la Belgique ? Un sujet d’actualité alors que l’Europe patine et que les négociations pour la formation d’un gouvernement fédéral chez nous s’annoncent ardues.
Perspectives n°114 - écemmbre 2019-Janvier 2020
Elections fédérales et régionales de mai 2019 - Analyse
Le 26 mai dernier ont eu lieu les élections fédérales et régionales. Le MOC Luxembourg a décortiqué les résultats de ces scrutins. Voici les grandes lignes de cette analyse.
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