Grèves et luttes sociales : enjeux et actualités ici et ailleurscahier26 25122019

Quel est le sens d’une étude à propos de la grève en 2019 ? Depuis 2016 (début des mouvements de grève des femmes), on observe une sorte de renaissance, de redécouverte de la grève comme forme d’action collective. Les acteur.rice.s collectif.ve.s qui y ont recours aujourd’hui sont – en partie – différent.e.s des acteur.rice.s historiques qui l’ont pratiquée avec un certain succès pendant presque deux siècles. Et, d’autre part, cette renaissance va à contre-courant de l’image négative qui s’est construite autour de la grève ces quarante dernières années. La grève « de classe » a perdu son élan en partie à cause d’une perte d’efficacité et en partie à cause de la prévalence de l’attention sur les effets de dérangement qu’une grève doit provoquer pour être efficace sur le sentiment de solidarité avec les travailleur.euse.s en lutte.

Les grèves dans le secteur des services sont devenues difficiles à porter car la lutte contre l’employeur.euse/patron.ne est prise en otage par la mise en avant de la souffrance provoquée aux usager.ère.s. En cela les médias font, depuis des décennies, un travail systématique d’effacement des raisons des travailleur.euse.s et de spectacularisation des plaintes des usager.ère.s. Et même au-delà de la représentation médiatique de la grève, on sait, par exemple, à quel point il est difficile pour certaines catégories de travailleur.euse.s – notamment le personnel des structures de soins – de mener des actions de grève sous le chantage posé par les autorités et les employeur.euse.s que la lutte empêcherait les soins aux patient.e.s.

Cahier CIEP25Du commerce, des traités et des droits

Actes de la journée d'étude du CIEP du 16 novembre 2018
(Publié en 2019)
Deux ans après les affaires du CETA en Wallonie, se réapproprier la question du commerce dans le Mouvement était presque un «allant de soi». Pas que la question trouve des réponses simples ni même que le sujet soit tellement abordé dans le mouvement que nous pourrions nous contenter d’en faire la synthèse, mais plutôt que notre expérience et notre analyse des traités commerciaux, A.P.E (accord de partenariat économique), traité de libre-échange ou si on se lance dans les acronymes TAFTA, TTIP, CETA, JEFTA, PTCI, nous montrent combien il est un réel combat d’envisager des politiques commerciales qui soient justes et au bénéfice des populations. Le Mouvement est bien entendu toujours au coeur de cette actualité et à y regarder de plus près nous pourrions même l’envisager sous deux aspects : un côté pile et un côté face.

Cahier CIEP24Agis t'es du local !

Actes de la journée d'étude du CIEP du 02 mars 2018
(Publié en 2018)

En amont des élections communales de 2018, la campagne Agis, t’es du local duCIEP-MOCmet l’accent sur la participation citoyenne au niveau local et sur une gestion différente de la « cité », qui serait à la fois plus « sensible », participative et collective. Le Cahier du CIEP « Agis, t’es du local ! » reprend les interventions de la journée d’étude de mars 2018.
En introduction, Hervé Pourtois présente la démocratie délibérative, une forme non populiste de démocratie participative, et décrit quel type d’intelligence collective s’y forme, sous quelles conditions. Il est prouvé qu’une décision est plus pertinente si elle inclut les points de vue des citoyen.ne.s lambda et/ou affecté.e.s par une décision. La démocratie délibérative se concrétise souvent dans le cadre de dispositifs, appelés « mini-publics », comme le G1000 à Bruxelles en 2011-2012. Dans ceux-ci, il s‘agit, pour des citoyen.ne.s ordinaires, de faire dialoguer les « raisons » et de construire à partir de là une position collective raisonnée – qui ne correspond pas à la préférence de tou.te.s- sur un problème public. Ce moment serait idéalement une étape distincte du processus démocratique, à ne pas confondre avec la simple consultation ou la prise de décision. La réflexion se poursuit en exposant deux arguments majeurs en faveur de la démocratie délibérative et quatre défis la concernant.
En écho à ces réflexions théoriques, la parole a été donnée à des citoyen.ne.s engagé.e.s localement sur des enjeux défendus et des pratiques de participation utilisées : mobilisation contre le piétonnier très marchandisé et pro-voitures à Bruxelles, mobilisation contre la dépossession des habitant.e.s de la ville de Durbuy par M. Coucke, mobilisation pour une consultation populaire sur l’extension du Centre commercial L’Esplanade à Louvain-la-Neuve et enfin, le mouvement Barcelona en Comú, force politique nouvelle arrivée à la tête de la Ville de Barcelone et appartenant au mouvement municipaliste en plein essor en Espagne. Celui-ci cherche à faire d’un réseau de communes le lieu central de la politique, par contraste avec les voies austéritaires et non hospitalières prises par les institutions nationales et européennes. L’actualité belge récente nous amène à revenir sur la question des intercommunales : au-delà des enjeux soulevés par « l’affaire Publifin », cette échelle d’action semble pertinente pour gérer l’énergie, l’eau, les déchets, etc. Autant de secteurs qui, à travers le monde, sont en ce moment largement (re)municipalisés vers des formes de gestion publiques ou mixtes, intégrant les citoyen.ne.s et qui semblent très prometteuses.


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